Mallarmé promu clairon dans les troupes du progressisme métalinguistique
Mallarmé a pu épouser, jeune, toutes les candeurs métaphysiques de son temps, les faire siennes et les féconder ; car il eut foi dans les possibilités d’un rapport de l’ "univers" aux constructions verbales humaines etc. il y déploya son génie.
Mais au terme d’une vie pas très longue, il put lucidement conclure que si un mystère du monde existait il tiendrait dans la première page d’un journal ; que tout littérateur véritable aboutissait à un humoriste. Et il se mit à envier l’art de ce peintre chinois "parce qu’il sait bien que son art est une imposture".
Les auteurs que vous citez ont commenté brillamment l’effort mallarméen. Je vous recommande encore le Mallarmé de Jean-Louis Backès, et "Mallarmé le presque contradictoire" de Simone Verdin.
Sans doute Mallarmé aurait-il réagi à l’ingéniosité de ces exégèses comme Valéry put le faire lorsque Gustave Cohen le commenta en Sorbonne de son vivant.
Maître, demanda-t-il après avoir expliqué Le Cimetière marin devant tout un amphithéâtre d’étudiants surpris et amusés de voir Valéry parmi eux, Maître vous ai-je trahi ?
Et Valéry de répondre avec politesse (de complaisance) et ironie (presque imperceptible à qui ne le connaît pas) :
Vous m’avez rendu mon poème plus profond et plus précieux à moi-même.
Peut-être serez-vous intéressé par ce texte de mon prof :
http://theatreartproject.com/langage.html
Par ailleurs voici un inédit assez curieux :
http://www.youtube.com/watch?v=a1E3fYPz-40
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