Blog de Laurent Bloch
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ISSN 2271-3980
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Racisme, suite

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Rappel de la discussion
Renan et les Indo-Européens
Jean-François Perrot - le 26 novembre 2018

Les citations de Renan ne sont pour nous renversantes que parce que nous sommes incapables de nous replacer dans l’état d’esprit de nos ancêtres. Renan ne faisait qu’exprimer des évidences de son temps. Bien sûr, nous aimerions qu’il ait été parmi les rares réfractaires. Au fait, pouvons-nous en trouver, de ces opposants de la première heure ?

Certaines de ces évidences ont la vie dure, comme ces graines qui peuvent perdurer dans des conditions défavorable (froid, sécheresse) et germer à nouveau quand le temps change. L’idéologie des "peuples indo-européens" en est une. Il est intéressant de noter que les nouvelles techniques génétiques, couplées à l’archéologie, remettent au goût du jour la question du foyer dont sont issus lesdits peuples. Ça se comprend très bien : les trouvailles des chercheurs sont désespérément vides d’une signification communicable au grand public ; l’hypothèse d’une migration expliquant la répartition des langues indo-européennes vient à point nommé fournir un message propre à attirer des financements, pourquoi s’en priver ?

Le livre de Jean-Paul Demoule Où sont passés les Indo-Européens a amplement montré les ravages causés par l’hypothèse même d’un peuple indo-européen. Les linguistes ont beau rappeler que la notion d’indo-européen est proprement linguistique, et que les observations linguistiques viennent démentir l’idée d’un peuple unique ayant "rayonné", ils peinent à se faire entendre. Évidemment, leurs moyens financiers ne sont pas au même niveau que ceux des généticiens !

L’équation langue = peuple est apparemment indéracinable, et la reconstruction du proto-indo-européen conduit invinciblement à l’idée d’un peuple qui aurait parlé cette langue. Cette reconstruction n’est qu’un moyen pour décrire et expliquer la parenté observée entre des langues parlées depuis les confins de la Chine (le tokharien) jusqu’à l’Islande, il n’empêche, le besoin de localiser les Indo-Européens reste aujourd’hui irrépressible. Sommes-nous bien loin des conceptions qui avaient cours au temps de Renan ?

Renan et les Indo-Européens
Laurent Bloch - le 26 novembre 2018

Cher ami,

Merci de votre contribution. Certes, Renan exprime des opinions très largement répandues en son temps, et que l’effervescence romantique avait singulièrement exaltées. Pour une analyse très fine de ces questions je ne puis mieux faire que de vous renvoyer au livre de Tzvetan Todorov que je cite en note, Nous et les autres - La réflexion française sur la diversité humaine. Il énumère notamment ceux que vous nommez « les réfractaires », Montaigne bien sûr, mais c’est bien antérieur, et, avec des nuances, Rousseau, Condorcet, Chateaubriand (eh oui !), Tocqueville. Je pense que Stendhal serait aussi dans le lot, parmi les gens de lettres.

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Bonsoir Laurent, quand j’ai lu votre excellente chronique j’ai eu envie comme vos autres (...)

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Merci Jean-François. Comment en sommes-nous arrivés là ? Justement, le livre de Jean-Pierre (...)

Il faut du courage
oui Laurent il faut du courage pour écrire un tel texte que, d’origine juive assumée, tu peux (...)

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Merci Laurent
... mais comment en sommes-nous arrivés là ?