Livre électronique, droit d’auteur, DRM et service au client
le problème de ces DRM relève à mon sens de la physique.
L’environnement numérique ne connait pas la notion d’exemplaire, comme dans l’expression "un exemplaire du livre de..." (Laurent Bloch par exemple)
La notion d’exemplaire appartient à notre monde naturel, celui où nous vivons avec nos pieds, pas notre curseur. Là, les objets ne sont pas traités de la même façon selon l’endroit où ils sont placés (dehors ou à l’abri, etc…).
Ils sont donc indépendants les uns des autres. Chaque livre de ma bibliothèque, chaque caillou de l’allée qui traverse mon jardin a sa propre histoire. Deux gouttes d’eau se ressemblent peut-être, elles n’en sont pas moins
deux (2). L’environnement numérique n’est pas structuré de la même façon. Y règne un principe de copier/coller qui fait qu’une copie n’est pas un événement significatif, c’est un fait de nature. Les copies se font toutes seules,
les choses sont ainsi !
Les DRM sont une tentative de recréer dans l’écosystème numérique les objets séparés et indépendants que nous utilisons dans l’atmosphère (voitures, pommes, briques, chaussures, tasses à café etc.).
En physique, il me semble que cela s’appelle une aberration.
Cela ne signifie pas qu’il faille laisser les consommateurs consommer sans payer. Cela signifie simplement que, face à deux mondes si différents, il est vain de vouloir transposer les fonctionnements de l’un à l’autre.
un dernier mot, à propos d’un mot justement : restitution. "Restitution" est un mot inconnu dans le nouveau monde, derrière les écrans, et ce n’est pas un hasard.
Les problèmes techniques expliqués dans cet sont révélateurs, révélateurs d’une méconnaissance des principes de fonctionnement, des lois naturelles du Nouveau Monde, de la part des éditeurs et des distributeurs de livres.