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De Multics à Unix et au logiciel libre

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Rappel de la discussion
Emacs
Robert Ehrlich - le 22 juillet 2014

Puisque j’y suis invité, j’essaie de poursuivre la rédaction des commentaires que ce texte m’inspire. Ils arriveront forcément au compte-gouttes, vu que je participe en ce moment à une compétition de planeurs, c’est l’épreuve annulée d’aujourd’hui qui me fournit le loisir d’écrire ce qui suit. Cela concerne cet extrait :

L’auteur de ces lignes, il y a de nombreuses années, a compris que s’il voulait espérer conserver l’estime de certains collègues il lui fallait savoir se servir assez couramment d’Unix et surtout de l’éditeur de texte Emacs avec lequel d’ailleurs il compose le présent texte. Cette prise de conscience a entraîné de nombreuses et lourdes conséquences.

Il s’agit là déjà de réactions d’Unixiens de seconde génération. Mon premier contact avec Unix date de la fin des années 1970, quand le Laboratoire de Recherche en Informatique de la faculté d’Orsay m’a confié le soin d’installer Unix sur le PDP11/34 qui avait été acheté dans ce but. Pour fixer grossièrement les idées, il s’agit d’un machine 16 bits dotée initialement de 128k octets de mémoire extensible à 56k et de deux disques de 4 Mo chacun dont un amovible. Je regrette que cette brève description ne rende pas justice à cette véritable oeuvre d’art informatique qu’était le PDP11, ce sera pour un autre sujet. Même si Emacs existait déjà à cette époque, il était hors de question de le faire fonctionner sur cette configuration, c’était un privilège réservé aux riches propriétaires de PDP10, le haut de gamme du constructeur DEC, pour lequel je crois qu’il avait été écrit.

L’éditeur de texte standard de l’époque, c’était "ed" et ça le reste pour moi. Beaucoup de gens aujourd’hui sont étonnés quand ils me voient l’utiliser et me regardent comme un dinosaure. Je ne méconnais pas les avantages d’un éditeur "pleine page", "visuel", WYSYIWYG, comme on peut qualifier Emacs, qu’il m’arrive d’utiliser quand je le juge approprié, mais souvent ce n’est pas le cas. Une bonne partie de ce que j’ai eu a faire durant ma vie professionnelle comme travail d’édition consistait à modifier une ou deux lignes d’un fichier après d’intenses réflexions et l’exécution de multiples commandes dont l’affichage des résultats m’avait conduit à la conclusion de la nécessité de ce changement et à ce moment je n’avais que faire de l’affichage des autres lignes dans une nouvelle fenêtre ou dans la même après l’avoir effacée, ce qui me cache ces résultats affichés précédemment où figure en général ce que je dois mettre dans dans la (les) lignes à modifier.

Pour plus d’information sur "ed", taper "ed unix text editor" dans votre moteur de recherche préféré fournit une foule de renseignements intéressants et/ou amusants.

Le seul message d’erreur de ed était " ?". Quelque part Brian Kernighan avait écrit qu’il est inutile de prévoir des messages d’erreur compliqués qui de plus souvent ne reflètent pas vraiment l’erreur réelle (je ne peux m’empêcher de repenser à celui qui nous a bien fait rire : "Yves Devillers : not a typewriter"), et qu’il valait mieux une indication d’erreur minimale, l’utilisateur comprendra bien de lui-même où il s’est trompé. Cette déclaration est à l’origine de la légende de l’automobile de Kernighan, qui ne comporte sur son tableau de bord qu’un gros voyant rouge en forme de point d’interrogation qui s’allume quand quelque chose ne va pas, en réfléchissant un peu Kernighan comprend où est le problème.

Ceci dit les critiques sur la convivialité de ed et plus généralement du système Unix me semblent très naïves et "premier degré". A comparer avec l’un des premiers systèmes dit conviviaux d’une célèbre marque à la pomme qui avait inventé pour cela la notion de "modal dialog" : en cas d’erreur une nouvelle fenêtre s’affiche où figure un message d’erreur le plus souvent sans intérêt, qui cache ce qui était affiché précédemment ayant probablement quelque rapport avec l’erreur et interdit toute autre action que cliquer sur le mot "fermer", ce qui fait disparaitre la fenêtre et donc le message, comme pour confirmer qu’il est sans intérêt.

Le sigle qui s’appliquerait bien à ed est non pas WYSIWYG mais WYSIWYD : What You See Is What You Did. On voit ce qu’on a fait, les commandes restent affichées, ça peut aider, surtout le roi de la faute de frappe que je suis.

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