Mathématiques pour un cursus d’informatique
Bel exercice mais dans la mesure où le numérique peut s’appliquer à tout champ de la connaissance, je me demande ce que l’on peut exclure, ex : les équations différentielles sont particulièrement utiles dans certains modèles. Il faudra distinguer entre ce qui est fondamental et ce qui est appliqué.
Alors, je n’ai pas cherché à énumérer les mathématiques qu’il faut pour les applications de l’informatique, parce que bien évidemment ce seraient toutes les mathématiques, mais les mathématiques qu’il est souhaitable de connaître pour faire de l’informatique, et plus précisément pour apprendre l’informatique, ce qui est différent et plus réduit. Une fois que l’on a appris suffisamment d’informatique, on peut s’attaquer à son application à tel ou tel domaine, ce qui pourra nécessiter d’acquérir de nouveaux savoirs, en mathématiques, en physique, en biologie, etc.
J’avais bien compris. En 1967/68 sur les conseils de mon professeur M. Minsky, j’ai puisé tout cela, ou presque, dans deux ouvrages fondamentaux, que j’ai toujours à portée de main : "Introduction to Metamathematics" de Stephen Cole Kleene (1ère édition en 1952) et "The Undecidable", où Martin Davis a rassemblé en 1965 plusieurs écrits de Gödel, Church, Turing, Rosser, Kleene... et Post pouvant constituer les éléments d’une véritable science de l’informatique (Computer Science). L’idée même d’une telle science, fortement contestée, était en train d’émerger aux Etats-Unis.
Par la suite, j’ai fait de la linguistique métaphorique ("langages" de programmation) avant de m’aventurer en linguistique classique via le traitement automatique des langues. J’ai créé vers 1973 le premier cours de linguistique (théorique) à l’usage d’ingénieurs en France à Paris 13.
Je pensais et je pense toujours que cette branche de la connaissance traditionnellement rattachée au domaine littéraire est aussi essentielle à une bonne informatique.