Le jour où mon père s’est tu de Virginie Linhart
J’ai fait la connaissance de Robert Linhart il y a moins d’un an. Je ne savais rien de lui. Je n’ai gardé qu’un souvenir confus de la période où, membre de l’UEC, je luttais contre ces prétendus « nouveaux partisans » et leur violence brouillonne et mal dirigée.
Je n’ai vu que de loin les dirigeants de la GP. Je me souviens d’une organisation complètement noyautée par les flics et tellement facile à pénétrer que chacun y avait une taupe ! Des dirigeants je ne n’avais retenu que leur immense naïveté.
L’homme que j’ai rencontré est à l’opposé de ce que j’aurais imaginé : courtois et discret, attentif et ouvert. Il est l’image même de la tolérance, de l’ouverture d’esprit, de l’attention aux plus pauvres. Il n’est ni violent ni naïf mais intelligent. Il parle peu, c’est vrai, mais sait écouter.
Je ne sais pas ce que Robert Linhart disait quand il « parlait ». Mais je peux témoigner qu’il fait aujourd’hui mieux que parler : il enseigne. Il ne fait pas seulement passer des idées, il vous les fait découvrir et il vous donne l’envie d’aller plus loin, de lire plus, de comprendre.
Robert Linhart a plus à dire sur les années 70 que tous ceux qui ont écrit jusqu’à présent. J’espère qu’il prendra la plume car je sais qu’il pourra en peu de pages, dans un style éblouissant, produire la meilleure analyse de cette période.